Journée Maisons Paysannes de France.

Diversité du bâti de la commune Sévérac-le-Château.

 

L’association Maisons Paysannes de France est l’association nationale de référence, reconnue d’utilité publique, en charge de l’étude et de la sauvegarde du patrimoine rural bâti et paysager. Elle fête cette année ses 50 ans*. Une cinquantaine de personnes emmenée par Eric Gross  découvrait, ce dimanche 6 septembre, la diversité du patrimoine bâti de la commune de Sévérac-le-Château. Jean-Pierre Azéma, organisateur de la manifestation guida les membres venus de tout le département de l’Aveyron. Il présenta la structure de la ville organisée autour de deux pôles historique de la Gare et du Château. Du parking de la Gare, les participants se sont ensuite regroupés et ont gagné la ville haute du château pour visiter la cité médiévale et la Maison des Consuls. Cette dernière est le seul bâtiment de ce style  le mieux conservé et restauré d’Aveyron. Adeline et Vincent Delorme membre bénévoles de l’Association des Amis du Château et du Patrimoine Sévéragais (qui fêtera ses 30 ans en 2016) ont fait découvrir la richesse de cette vieille ville qui recèle des trésors d’architecture et dont la notoriété mérite d’être développée. La plupart des membres de MPF présents ignoraient la beauté de ce quartier.

 

En fin de matinée les passionnés de patrimoine se sont rendus au village d’Altès, ancien chef-lieu de paroisse, situé au nord de la commune. Malgré le beau temps, le vent du nord qui s’était levé se glissait entre les ruelles du village. Les deux co-présidentes de l’Association des Amis d’Altès, mesdames Barascud et Tisse ont accueillis les membres de MPF Aveyron. Pour les deux dirigeantes c’était l’occasion de présenter le bilan des restaurations engagées, le four à pain et l’église Saint-Pierre, l’année même où l’on célèbre le 10e anniversaire de cette association de sauvegarde du patrimoine. Les travaux du four à pain, qui menaçait ruine, ont été terminés en 2009 et ceux de l’église commencés dès 2005 sont en voie d’achèvement. Une niche dans le mur nord et une fenêtre a été découverte  au-dessus du narthex. Il reste à poser un vitrail. Le chœur et le maître autel ont été repeints. Dans l’église, Madou Barascud présenta un diaporama montrant l’évolution des travaux engagés au cours de ces dix dernières années.

 

Tenant compte des conditions météorologiques, le repas de la mi-journée, tiré du sac fut pris dans la cour de l’ancienne école d’Altès. Ce moment convivial permit aux participants d’échanger les impressions sur les visites et les bâtiments visités. La municipalité de Sévérac-le-Château avait pour cette occasion, gracieusement mis à disposition des tables et bancs, qu’elle en soit ici remerciée.

 

L’après midi fut consacrée à la visite de deux moulins sévéragais aux destins exceptionnels sous la conduite

du spécialiste  du patrimoine industriel et des moulins, Jean-Pierre Azéma. Ce fut d’abord la visite du Moulin de la Calsade, chef d’œuvre de l’architecture industrielle aveyronnaise, propriété de la famille de Durand. Un moulin existait déjà en ce lieu en  1285, ce qui en fait, pour l’heure, le plus vieux  de la commune. La physionomie actuelle de son exceptionnel  système hydraulique, avec son unique et beau réservoir d’eau octogonal en pierre de taille, est due à Guillaume I de Durand, avocat, qui la conçut et la réalisa de 1790 à 1792. La modernisation du petit moulin à grain en grande minoterie « à l’anglaise », en 1851-1852, est l’œuvre de son fils, lui aussi avocat, Guillaume II de Durand. Ce bâtiment parfaitement ordonnancé est en fait la plus vieille minoterie de l’Aveyron. Sa modernisation incomplète et imparfaite l’a préservée. Une paire de meules en pierre côtoie des appareils à cylindres.

 

La sortie découverte s’est achevée par la visite du Moulin de la Tannerie, à Cayrac-le-Bas. Ce moulin mentionné en 1478 s’appela, de l’ancien régime jusqu’au milieu du XIXe siècle, le Moulin de Cormane, du nom d’Estève Cormane son propriétaire. Propriété de la famille Gaches-Dides à partir de 1852, il appartient aujourd’hui à ses descendants, la famille Azéma. En 1982, après plus de 35 ans d’abandon, le moulin est en ruine. Il ne reste que les murs. Le canal est en friche. Canal et moulin sont alors progressivement restaurés, avec ténacité et méthode. L’association MPF prodigue ses conseils et  assiste la famille Azéma pour que la restauration du moulin conserve son caractère d’origine. Le chantier engagé avec constance depuis 1982 se poursuit encore en 2015. Le canal défriché après 100 ans d’abandon est maintenant bien fonctionnel. Les membres de MPF-Aveyron ont beaucoup apprécié la promenade le long de cet ouvrage. Jean-Pierre Azéma présenta cette aventure familiale en l’illustrant de photos agrandies, montrant l’évolution du chantier de restauration du moulin depuis la ruine jusqu’à sa configuration actuelle. Eric Gross présenta le livre « Un trésor est caché dedans », un « livre bilan », qui résume l’action de l’Association MPF  après 50 ans d’existence. Il est en vente au prix de 30 € franco, sur le site de MPF, www.maisons-paysannes.org. La sortie se termina par le traditionnel pot de l’amitié.